Le père infirmier Fourras

Ce post j’aurais du le mettre avant celui de l’infirmière de nuit mais c’était tellement tentant de raconter l’autre d’abord, j’attendais ça avec impatience.

A Windsor House, respectable Hôpital pour vieux auquel je travaille, j’étais jusqu’a maintenant responsable du Ward Richard Donald, 17 patients, tous très gentil, avec lesquels j’avais lié de grand liens d’amitié. Mais un jour lorsque j’arrive au boulot, je regarde le roaster, et je me rend compte qu’on ma muté, au Ward Ernest Adams, duquel je suis désormais responsable durant la nuit. J’étais déçu, dépité, triste, mon coeur me pinçait, oui, lorsque l’on a l’habitude d’aider les mêmes personnes toutes les nuits, qu’elles vous reconnaissent, qu’elles vous appellent par votre prénom, ça fait chaud au coeur, et la va falloir tout recommencer, mais en plus mes patients vont être triste... alors comme je disais j’étais dépité... mais pour combien de temps?

Donc après avoir vu le roaster, je m’en vais, en direction de l’autre ward, tête baissée, les larmes aux yeux, je rentre en arrivant dans le bureau d’infirmier, sans même regarder l’infirmière en charge du soir avec qui j’allais passer toute la nuit... je m’assois, ouvre mon livre en attendant les instructions... et la j’entend une voix d’homme: ”bonjour je me prénomme Richard”. Alors la moi qui croyait que j’étais le seul mec de l’hôpital j’étais sur le cul, je lève les yeux, et la je vois, je n’en crois pas mes yeux, un homme, tout droit descendu de fort boyard, venu de son phare ou il a l’habitude de poser ses énigmes débiles, en Nouvelle Zélande, aider des petits vieux! Je n’y crois pas, je me frotte les yeux, je me pince, est ce que je rêve? C’est un homme, pas très grand, 65 ans, les cheveux blanc, long, trèès long, avec la même tête, ce n’est pas possible... Bref c’était le parfait sosie du père fourras! Mais en mille fois mieux. La nuit débute, je lui demande:

- Voulez vous que j’aille faire la première ronde du soir?

- Oulalalala mon petit gars, pas du tout, on est pas aux pièces, tiens je ne sais même pas d’ou tu viens, qui es tu, parlons on a toute la nuit pour s’occuper de nos petits vieux, on a bien mieux a faire, discutons

(Là j’y croyais pas, déjà l’entrée en matière était géniale)

- ah oui désolé moi je suis...

- Oula attend mon garçon je reviens dans deux secondes

(la il part, j’entend la porte du frigo s’ouvrir, un liquide remplir un verre, la porte du frigo se refermer, il revient un verre a la main, rempli sûrement d’un jus de cerises mais avec une couleur très proche du vin rouge)

- Je t’écoute mon garçon

- Ah je m’appelle Armand je suis de France, Paris

- Paris of course

- Oui j’ai jamais fais...

- Ok ok assez parlé de ce que tu as fais avant est ce que tu aimes le vin?

- Euh oui

- Hum mm parle moi un peu de vin du rouge tien donne m’en des bons!

- Oulala euh je ne sais pas, y en a tellement

- .......... blabla vin blabla vin blabla vin

- Hum mm très intéressant tiens et le champ.... attend mon garçon je reviens dans une seconde

(Même chose, frigo, glouglou, frigo, revient avec son verre plein)

- Je suis ennuyé la bouteille est vide. J’ai plus de vin pour la nuit

- Ohhh c’est pas grave Monsieur c’est votre cinquième pinte de vin!

- Oui mais c’est bon pour la santé

- Tiens êtes vous marié?

- Oulalalala oui trop de fois mon ami

- Vous avez des enfants?

- Oulalalalalalalalala je ne les compte plus!

Ce type était tout simplement fantastique, j’avais devant moi le père fourras en infirmier, qui se mettait des pintes de vin a l’hôpital, qui puait le rouge a cent mètres! Le mieux c’est que c’était son dernier jour de boulot dans cet hôpital dc les infirmières lui ont apporté un cadeau, évidemment c’était une bouteille de bon vin blanc, une fois que les infirmière de l’autre Ward étaient reparties, ni une ni deux il ns a débouché la bouteille de blanc, avec son couteau suisse et ns a servis deux pintes! Aussi pendant le boulot, on est censé avoir deux poses de 30 minutes, mais il me disait toutes les 5 minutes que si je voulais je pouvais aller me fumer une clope dans la cour. En tout j’ai du lever le cul deux fois de ma chaise pendant la nuit pour aider les vieux, on a tellement discuter de tout et de rien, de la France, du monde, de Chirac, de classique, des infirmières d’a coté (je le soupçonnais de vouloir faire un gosse a une des infirmières) de la NZ, il m’a même fait l’itinéraire parfait pour un séjour de deux semaines en NZ pour que papa ne s’ennuie pas en venant (incluant bien entendu la route des vins), il m’a raconté ses séjours en France, au milieu des vignes, ce mec était fantastique!!! J’ai eu de la chance de passer une soirée avec lui, un grand moment, alors pour toi mon Richard Fourras, spéciale dédicace, tu vas me manquer a l’hôpital, je n’ai pas vu le temps passer, merci pour ces 8 heures de boulot qui m’ont paru être 30 minutes, merci pour tout, j’espère te revoir un jour et je passerais le bonjour a Fort Boyard de ta part!!!